Royère-de-Vassivière - Roièra en occitan
Royère s'écrivait Rouaria en 631, Rohéria en 1340, Royera en 151811, Rouyere en 1580, Royère en 1650 et enfin Royère de Vassivière en 1968.
Située au sud du département de la Creuse, au carrefour des lacs de Vassivière et de Lavaud-Gelade, la commune de Royère de Vassivière s'étend sur plus de sept mille hectares sur le plateau de Millevaches
Commune de moyenne montagne avec une altitude maximum de 831 mètres au signal du Picq, Royère-de-Vassivière est composée d'un bourg principal accueillant tous les services et commerces, activités sociales et culturelles et de 35 hameaux ou villages.
Ses habitants se nomment les Royérauds et Royéraudes.
La poulation s'élève à 528 âmes au dernier recensement en 2020.
Les hameaux de Royère de Vassivière:
Verdinas, Roudersas, Haute-Faye, La Mazure, Prugnolas, Andaleix, Rochas, Arpeix, Rubeyne, Vincent, Lascaux, Arfeuille, Le Cloup, Jansanas, Vergnolas, Le Feix, Jansanaetas, Le Mazeau, Le Villards, Le Mas, Baubier, Le Picq, Langladure, Les Bordes, Auzoux, Le Châtaignoux, Auchaise, Vaux, Le Leyris, Orladeix, Villecros, Masgrangeas, Chassagnas, Soumeix et Vauveix
Histoire de Royère de Vassivière
L’histoire de Royère-de-Vassivière a sans doute débuté à l’époque gallo-romaine, comme en témoignent encore certains vestiges.
Zénon Toumieux mentionne dans son ouvrage « Royère : Jadis et Aujourd'hui » de 1886, des vestiges d'un camp romain.
De même, il signale de nombreuses traces de fortifications destinées à surveiller et contrôler les chemins des vallées.
Moyen Âge
La Baronnie de Peyrat au XIIIe siècle : vers 1260, au moment où la vicomté d'Aubusson et le Comté de la Marche furent réunis, on en démembra une partie en faveur de Guy de Lusignan frère de Hugues XII.
Ce démembrement comprenait un assez vaste territoire avec Nedde et Peyrat dans la vallée supérieure de la Vienne, Bourganeuf et Pontarion sur le Taurion, Royère entre ces deux rivières.
Le nouveau possesseur, tout au moins ses successeurs sous le nom de barons de Peyrat, hommagèrent directement à Alphonse, comte de Poitiers, en sorte que leur domaine, à travers toutes ses vicissitudes, fut désormais considéré comme une enclave du Poitou en plein Limousin. Au moment de la Révolution, cette enclave de Bourganeuf (ou enclave intérieure) mesurait 72 000 hectares de superficie.
XIVe et XVe siècles
Pendant cette période, la France et l’Angleterre s’affrontèrent lors de nombreux conflits, entrecoupés de trêves plus ou moins longues.
C'est la guerre de Cent Ans, qui en fait dura 116 ans (1337 à 1453).
À cette époque, selon Zénon Toumieux, le bourg de Royère était groupé autour de 2 châteaux, l'un qui appartenait au seigneur d'Aubepeyre, l'autre qui, selon toute probabilité, était la propriété du Baron de Peyrat.
Le premier château portait le nom de Tour de Royère, en fait il s'agissait d'une maison avec une tour qui disparut au fil des ans.
Le deuxième château, véritable forteresse devait se situer au lieu dit « La Motte ». Ce château a dû être détruit pendant la guerre de cent ans. Lorsque les anglais assiégèrent et prirent le château de Monteil, ils avaient déjà détruit celui de Peyrat : Royére dépendait depuis 1260 de la baronnie de Peyrat, ils durent lui faire subir le même sort.
C'est aussi à cette époque que sévit dans la Marche comme dans toute l'Europe la peste noire, qui décimera un tiers de la population européenne.
Époque moderne
Royère et la Révolution française : dans les cahiers de doléances de Royère, il est notamment demandé l'Égalité par une nouvelle répartition des tailles royales ; la noblesse et le clergé doivent aussi être imposés.
Toute contribution d'impôts doit être assise sur les biens et non sur les personnes.
La loi du 14 décembre 1789 établit l'uniformité entre les villes et les campagnes, et remis entre les mains d'un Maire, assisté d'un conseil électif, tous les pouvoirs municipaux.
Denis Coutisson de Vincent (1756-1794)14 fut le premier Maire de Royère.
En 1790, les électeurs du canton de Royère étaient Coutisson de Vincent, avocat; Joulot, prêtre-curé; Rouard, prêtre-curé; Dumasfaure; Joubert; Tromonteil, prêtre-curé; Chauveix, prêtre-curé; Darfeuille; Lepetit; et Darfeuille de Rubenne de la Brousse.
En 1792, Denis Coutisson de Vincent fut désigné comme membre du Directoire du département de la Creuse et remplacé comme maire 15 par son frère François-Léonard Coutisson dit "L'Abbé Lascaux" (1749-1838).
Le 21 juillet 1793, les citoyens de Royère se réunirent, sous la présidence de Pierre Dumasfaure, le plus âgé et de François Paslin, le plus jeune. Les 524 votants acceptèrent à l'unanimité la Constitution de l'an I qui devait être approuvée par référendum.
Ils désignèrent Pierre Bourrichon pour se rendre à Paris signifier à la convention ce vote de Royère.
Époque contemporaine
Place de la Mayade et la fontaine de Cérès en 1919
XIXe siècle
Comme dans toutes les communes du département, beaucoup d'hommes partaient tous les ans dans les grandes villes sur les chantiers du bâtiment pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur...
C'est ainsi que les maçons de la Creuse devinrent bâtisseurs de Cathédrale ( en 1624, ils construisirent la digue de La Rochelle).
XIXe siècle, ils participèrent à la construction du Paris du baron Haussmann.
Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devint définitive : ainsi la Creuse a perdu la moitié de sa population entre 1850 et 1950.
On retrouve dans le livre Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon de Martin Nadaud, la description de cet exode qui marqua si fortement les modes de vie.
Pour Royère en 1847, la commune comptait 2 280 habitants et 390 migrants soit 17,1 % de la population. Parmi ces 390 migrants, 300 étaient maçons et 82 tailleurs de pierre.
XXe siècle
Le dialecte limousin était jusqu'au XVIe siècle la langue officielle de la région.
Le limousin reste la langue orale dominante jusqu'au début du XXe siècle, époque à partir de laquelle le français prend le dessus.
L'école de la République en 1907:
Le bâtiment de l'école de la République, comme tous ceux du début du XX siècle, comprenait l'hôtel de Ville au centre qui était entouré par une école de filles et une école de garçons.
Au-dessus de l'Hôtel de Ville il y avait les logements des instituteurs : les hussards noirs de la République.
Souvent les instituteurs assuraient en plus de leur enseignement, les tâches administratives de la commune, comme secrétaire de mairie.
On trouve encore la trace de l'occitan limousin dans de nombreux patronymes et noms de lieux.
La langue a également laissé sa trace dans les tournures de phrases (limousinismes) des Limousins, ainsi que dans leur accent.
La guerre de 1914-1918:
les pertes humaines s’élèvent à 8 millions de morts et 6 millions d'invalides.
La France a été le pays le plus touché, proportionnellement : 1,4 million de tués et de disparus, soit 10 % de la population active masculine.
Cette saignée s'accompagne d'un déficit des naissances.
Pour Royère, 141 noms sont inscrits sur Le monument aux morts.
Ce monument présente un caractère patriotique et nationaliste, assez original dans le secteur, et en totale opposition avec celui de Gentioux. Il porte de plus une inscription jamais vue ailleurs en Limousin : "morts pour la CIVILISATION".
Parmi eux, Félix Baudy, né à Royère le 18 septembre 1881, fusillé pour l'exemple à 34 ans, sa compagnie ayant refusé de repartir à l'assaut.
Il a été réhabilité en 1934.
La guerre de 1939-1945:
Pendant la deuxième guerre mondiale, le maquis du Limousin était l'un des plus grands et actifs maquis de France.
Georges Guingouin joua un rôle de premier plan dans la Résistance Française à la tête de ce maquis.
La région a été profondément marquée par les 99 pendus de Tulle et le massacre d'Oradour-sur-Glane en juin 1944 à la suite du débarquement en Normandie et du passage de la 2e division SS Das Reich.
En 1950:
le Lac de Vassivière est créé en amont d'un barrage EDF. Il alimente l'usine hydro-électrique du Mazet.
La première vocation du lac, s'est transformée en un bel atout pour le tourisme Limousin.
C'est en 1968 que Royère, à l'initiative de son Maire le Docteur Ferrand, est devenu Royère de Vassivière.